En archéologie, les poupées sont placées comme étant possiblement les premiers jouets connus, elles pouvaient également être utilisées pour des fonctions rituelles, dans un cadre funéraire, les poupées étaient déposées à côté des momies. Des poupées ont été trouvées dans des tombeaux d'enfants égyptiens, la création de ces poupées est estimée au XXe siècle av. J.-C..
Les matières des figurines de cette époque :
A partir du Ve siècle av. J.-C. selon les estimations, apparraissent les premières figurines mobiles, début des poupées articulées via les bras et les jambes, au niveau des genoux. Cette nouveauté est le fruit de l'amélioration du savoir-faire. Le marché de la figurine se répand rapidement et son commerce se propage dans tout le bassin méditerranéen grâce aux marchands de céramique. Le 1er mai 1889 est découvert à Rome le sarcophage de Crepereia Triphaena, le sarcophage contanait une poupée en ivoire articulée au niveau des épaules, des coudes et des jambes. Les premières poupées porcelaine ont été fabriquées par les Chinois.
En 1870, des centaines de statuettes sont découvertes dans la nécropole de Tanagra, antique cité grecque de Béotie. Ces statuettes ont été créées à Athènes du IVè au IIIè siècle av. J.-C.. Ces statuettes de terre cuite représentent en majorité une femme drapée ou un enfant. Elles sont considérées comme remarquables pour la finesse et les détails apportés. Historiquement, ce genre artistique dépasse les frontières et s'étend dans le bassin méditerranéen sur les pas d'Alexandre le Grand.
Après un flou historique jusqu'à la fin du moyen âge, on retrouve des traces de dépenses pour une poupée dans les registres de le Cour de Ferrare du XVe siècle. Sur ce registre, on peut lire qu'au cours de l'année 1484, des dépenses ont été réalisées pour l'achat d'une poupée que la Duchesse de Ferrare, Eléonore d'Aragon, qu'elle avait offert à Anne Sforza, la fiancée de son fils , Alphonse d'Est. En accompagnement de la poupée, des coffrets garnis de soie dans lesquels se trouvait une riche garde-robe, oeuvre du premier couturier de la cour, Thomas de Naples. Dans ce document historique apparaissent des détails laissant rêveur : "la poupée fut vêtue de brocart d'or". d'autres mentions font état de "brocart d'or cramoisi, de soie verte ou encore noire, de brocart d'or d'Alexandrie, de brocart d'argent, de taffetas d'Alexandrie".
En France, nation orientée pour devenir la capitale du jouet, Charles VII ( 1422 - 1461 ) fit don d'une poupée à sa fille Madeleine, poupée de Paris représentant un valet à proximité d'un cheval surmonté d'une demoiselle. Les français et les parisiens, largement reconnus en matière d'élégance dans la mode, pour les vêtements pour adultes, se démarquent également dans le domaine de la poupée. Le commerce de la poupée largement répendu à travers l'Europe permettait de faire connaître la mode parisienne et ainsi la développer d'avantage. Des noms prestigieux sont rattachés à l'histoire de la poupée, François Ier, Roi de France, la duchesse Claude de Lorraine, la duchesse de bavière en 1571, ...
Les premières traces d'une collection de poupées remonte à 1589, à la lecture d'une note dans les papiers de Catherine de Médicis (1519 - 1589), inventaire personnel laissant apparaitre 16 poupées. Les descriptions de celles-ci ne prennent pas en compte la méthode de fabrication ou la physionomie des poupées mais décrivent avec certains détails l'habillement.
Au XIXe siècle, la fabrication industrielle remplace le travail des artisans, sans en dégrader la qualité, la main-d'oeuvre utilisée est qualifiée, selectionnée afin d'orienter la production sur une fabrication de qualité supérieure. Cette évolution permet des coûts de production très bas, amenant de nouveaux clients moins aisés, nouveauté négligeant toutefois le confort des travailleurs travaillant parfois sans lumière et dans un environnement malsain.
La demande ne cesse d'augmenter, après l'Europe, l'Amérique veut des poupées ! Cette demande fera accélerer la recherche sur l'amélioration du produit et l'amélioration technique pour le fabriquer, l'objectif étant de toujours surprendre et satisfaire le client.
L'essor international de l'industrie française produit "le bébé", qui fait son apparition lors de l'Exposition universelle de 1878 à Paris. "Le bébé" est alors un nouveau type de poupée, représentant l’enfant de 3 à 12 ans.
A cette époque, les principaux fabriquants français sont Bru, Steiner, Jumeau, Gaultier, Fleischmann, Halopeau, May, Schmitt, Thuillier.
A la fin du XIXe siècle, la SFBJ voit le jour, Société Française des Bébés et Jouets, union des principaux fabricants français de poupées, l'objectif étant de contenir la conccurence étrangère. La SFBJ apporte sur le marché une série de "bébés de caractère" très expressifs, représentants des nouveaux-nés et très jeunes enfants. Par la suite, la corps est parfois composé d'une toile légère rembourrée comprenant un petit dispositif vocal.
Partage de quelques mots d'Edmondo De Amicis, journaliste, pédagogue et grand écrivain italien et amateur de poupées : " ... Je demandais à Bonini s'il avait des poupées avec un phonographe à l'intérieur. Il me répondit qu'il n'en possédait plus. Le modèle que j'avais fait venir, ajouta-t-il, chantait le refrain d'une chansonnette française, puis faisait un petit rire... Mais un de ces rires effrontés, de chanteuse parisienne, qu'il ne fait pas bon entendre dans les familles bien pensantes... - Des poupées corrompues - observai-je -, vous avez bien fait de les éliminer, parce que... il suffit parfois d'une seule de ces poupées dans un grand magasin... - et j'allais ajouter - pour entraîner toutes les autres quand je m'aperçus à temps de ma distraction, et m'arrêtai net."
La volonté à cette époque et d'animer les poupées, les faire ressembler à l'homme. Ce n'est rien de nouveau dans l'idée, au IIIe siècle av. J.C., Pétrone faisait déjà illusion à une poupée en argent pouvant imiter les mouvements humains. En pratique, l'horloger suisse Jacquet Droz et ses deux fils font "vivre" les célèbres "androïdes". Ceux-ci sont visibles au Musée d'Art et d'Histoire de Neuchâtel, ils atteignent par leur réalisme, un résultat marquant de la mécanisation.
Sur cette vidéo, vous pouvez découvrir trois automates de Jaquet Droz ( 1721 - 1790 )
le premier, nommé Henri, dessinateur pouvant éxécuter jusqu'à quatre dessins différents au crayon :
Le deuxième nommé Charles, écrivain pouvant écrire un message d'une quarantaine de caractères, aller à la ligne, laisser un espace et tremper sa plume d'oie dans l'encrier.
Le troisième, le plus fascinant, Marianne, une jeune fille qui joue de l'orgue pouvant exécuter jusqu'à cinq mélodies différentes en suivant de la tête et du regard ses doigts sur le clavier.
L'histoire laissera également une trace des automates de Jacques Vaucanson notamment réputé pour avoir créé un canard pouvant imiter parfaitement l'animal, jusqu'à picorer du grain. En 1778, c'est Wolfgang von Kempelen qui se démarque en créant un automate jouant aux échecs. En 1809, une partie d'échecs fait beaucoup parler d'elle, elle opposait l'automate à Napoléon. L'empereur perdit la partie sans savoir qu'un homme dirigeait le mécanisme.
Entreprises et fabricants européens de pièces détachées et poupées entières
Barrois, 1844-1877.
Bru Jne & Cie, 1866-1899.
Daniel & Cie, 1889-1895.
Delacroix Henri, 1865-1887.
Denamur Étienne, 1857-1899.
Gaultier F., 1860-1899.
Huret, 1812-1930 env.
Jullien, 1827-1904.
Jumeau, 1842-1899.
Lafitte & Desirat, 1908-1918 env.
Lanternier A. & Cie, 1915-1924.
Petitcollin, 1860-1930 env.
Rabery & Delphieu, 1856-1930 env.
Rohmer, 1857-1880.
Schmitt & Fils, 1854-1891.
S.F.B.J., 1889-1930 env.
Steiner Jules Nicholas, 1855-1891 env.
Thuillier A., 1875-1893
Alt, Belt & Gottschalck, 1854-1930 env.
Bähr & Pröschild, 1871-1930.
Carl Max & Co, 1891-1905.
Conta & Bohme, 1878-1914.
Crämer & Heron, 1892-1920.
Dorst Julius, 1839-1930.
Dressel, 1700-1945.
Fleischmann Adolf, 1844-1881.
Fleischmann Salomon & Bloedel, 1873-1926.
Gans Otto, 1901-1930 env.
Handwerck Heinrich, 1876-1930 env.
Hertel Scwab & Co, 1910-1930 env.
Heubach Ernst, 1886-1930 env.
Heubach Gebruder, 1820-1930 env.
Insam & Prinoth, 1820-1930 env.
Kämmer & Reinhardt, 1886-1930 env.
Kestner J.D., 1805-1930 env.
Kley & Hahn, 1902-1930 env.
Kling C.F. & Co, 1836-1930 env.
Konig & Wernicke, 1911-1930 env.
Kruse Käte, 1910-1980 (production encore assuree)
Limbach Porzellanfabrick, 1772-1927.
Lidner Johann Simon, 1700-1831.
Lidner Louis & Schne, 1830-1928.
Marseille Armand, 1885-1930 env.
Meissen, 1710-1930 env.
Moehling M.J., 1870-1930 env.
Recknagel Theodor, 1886-1930 env.
Reinische Gummi und Celluloid Fabrick Co, 1873-1930 env.
Schlaggenwald, 1793-1930.
Schmidt Bruno, 1900-1930.
Schmidt Franz & Co, 1890-1930.
Schoenau & Hoffmeister, 1901-1953.
Simon & Halbig, 1869-1930 env.
Steiff Margarete, 1877-193 env. (production encore assu-
rée).
Wolf Louis & Co, 1870-1930 env.
Cremer & Son, 1862-1900,
Dean's Rag Book Co, 1903-1930.
Farnell J.K. & Co, 1915-1930.
Hamley Bros, 1760-1980 et au-delà.
Montanari Augusta, 1851-1884.
Pierotti, 1770-1930.
Alma, 1920-1930, Turin.
Burgarella, à partir de 1929, Rome.
Finzi & Bianchelli, à partir de 1910, Rome-Florence.
Furga Luigi & Cie, 1872-1930 Canneto Sull'Oglio (usine
encore en activité).
Landriani Ernesto, env. 1916, Milan.
Lenci, 1918 (usine encore en activité), Turin.
Messina Vat, 1924-1930, Turin.
Montagnola Guido, 1929-30, Milan.
Pogliani O., 1916 env.
Rolfo Luigi, 1928-30, Turin.
Saba, 1924-1930, Turin.
Varale A. & Co, 1927-1930, Turin.
Dates à déterminer
Attilio Cortinovis-Côme - Italie.
Bollate.
Antenore.
Avec l'arrivée des matières plastiques, les autres matériaux sont abandonnés progressivement pendant la deuxième partie du XXe siècle. La poupée mannequin est lancée entre 1956 et 1959 par les Américains. Barbie est née. Les conccurents de Barbie en France sont Cathie et Tressy de Bella, Mily et Dolly de Gégé. En 1960, l'usage de celluloïd est définitivement interdit à cause de son inflammabilité.
Les chocs pétroliers ont précipité la chute des entreprises françaises, Raynal, Clodrey, Bella et Gégé, tout comme la concurrence asiatique sur le marché.
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